Institut Marcel Mauss
“Formes Symboliques”
École des Hautes Études en Sciences Sociales
105 boulevard Raspail 75006 Paris
Salle 1
mardi 27 mai 2014, 17h à 19h
Simone Morgagni (LIAS-EHESS) fera un exposé sur le thème :
« Perception de l’action et narrativité. Quelques réflexions sémiotiques »
Argumentaire
Depuis la constitution de la sémiotique en tant que discipline scientifique, le développement d’une dimension dite « narrative » a souvent été le premier pilier épistémologique permettant de rendre compte des processus d’agencement du sens jusqu’à parvenir, dans une large majorité des cas, à assumer un rôle largement prépondérant dans l’économie des différentes théories concernées.
Dans le cadre d’un plus vaste travail d’esquisse d’une sémiotique se voulant « systémique », nous ne ferons guère exceptions ici et nous n’évaderons pas une interrogation qui semble presque se présenter comme un prélude à toute réflexion sémiotique. Toutefois et dans le cadre de cette intervention, il sera question de repartir de l’identification d’un certain nombre de difficultés par l’exposition de quelques tentatives de redéfinition récentes de l’élément narratif. Nous montrerons, plus en particulier, les évolutions paradoxalement proches de deux approches a priori reconnues différentes et concurrentes comme les sont celle proposée par la sémiotique générative élaborée à partir des travaux fondateurs de Propp et Greimas et celle qui est communément appelée aujourd’hui « narratologie postclassique » et, plus particulièrement, de son sous-domaine connu sous le nome de « narratologie cognitive ».
Une fois montré que les points de contact entre ces travaux sont bien plus nombreux et articulés de ce qui est le plus communément admis, nous présenterons quelques pistes de réflexions et d’intégration en nous concentrant sur la notion de « personnage » afin d’analyser i) le rôle joué par la perception de l’action dans un cadre n’étant pas explicitement défini à l’avance comme narratif, et montrer ainsi non seulement ii) qu’un processus de mise en narration a effectivement lieu et qu’une interprétation spécifique des actions perçues est bien mise en place de la part des sujets interprétants, mais surtout iii) qu’elle implique également dès le départ la perception d’une certaine expressivité.